• La consolation

     

     La consolation

     par Flavie Flament

     

    Je n’aurais jamais imaginé mener l’enquête sur ma propre vie. J’ai

    fait un long voyage dont je suis ressortie extraordinairement vivante,

    avide de mon prochain et d’existence. Mais le trajet fut long,

    solitaire, douloureux et angoissant.   Un voyage dans une mémoire

    enfouie, quelque part, au fond de moi, un coffre à secrets scellé du

    sceau de la honte, de la protection, des mensonges et des

    aveuglements. On l’appelle la mémoire traumatique. C’est un fantôme

    qui vous poursuit, assaillant invisible de vos nuits blanches et de

    vos bonheurs troublés. J’ai subi les premiers assauts du souvenir,

    sorte de flashs venant d’un infini indéfini, anéantie, soumise,

    interdite devant les hurlements d’un passé que plus rien n’empêchait

    de surgir. Alors j’ai décidé de faire face. J’ai laissé remonter les

    images de l’enfance, dans un désordre fou, j’ai essuyé les

    bourrasques, résisté au tourbillon et, assurée par des gardiens de la

    psychiatrie, j’ai recomposé ce film dont la projection m’était, depuis

    mes 12 ans, interdite.   C’est mon histoire, celle de Poupette, à qui

    il manquait un morceau d’existence aussi vital qu’un battement de

    cœur. J’ai assemblé, une à une, les séquences du saccage d’une

    innocence, comme on recompose une photo que les coupables ont un jour

    sciemment déchirée.   Aujourd’hui, je suis Moi, intégralement, plus

    forte. Consolée.

     

     

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