•  

    Le laboureur et le trésor

     

     

    Un laboureur entend un bruit bizarre sous le soc de sa charrue.

    Il va voir, et déterre un coffre rempli de pièces d'or.

    Une fortune pour lui!

    Il l'enterre au fond de son jardin. Qu'en faire?

    Il imagine quantité d'achats possible et décide finalement… de ne rien décider.

    Ce coffre de pièces d'or, ce trésor sera sa sécurité en cas de coup dur.

    Et cette sécurité change son caractère : de tendu, le voilà relaxé, de grincheux il

    devient aimable, d'intolérant il devient tolérant…

    …Il vit une belle vie, heureuse, sachant que quoiqu'il lui arrive, il pourra faire face.

     

     

    Sa dernière heure arrive.

    Avant d'expirer, il réunit autour de lui ses enfants et leur livre son secret.

    Puis il meurt.

    Le lendemain, ils creusent à l'endroit indiqué, et trouvent le coffre, mais… il est

    VIDE!

    Le laboureur s'était fait voler son or des  dizaines d'années auparavant!

     

    Contrairement à ce que l'on pourrait croire, dans notre vie courante, nous sommes en permanence hypnotisés.

    Nous sommes hypnotisés par de fausses croyances, et nous nous comportons comme si elles étaient la réalité.

    Le laboureur avait-il tort d’être heureux?

    Certainement pas. Il aurait eu tort… d’être malheureux, tout comme ceux qui se croient incapables d'inspirer l'amour, de réussir ou de devenir riches.

    Le champ de nos possibles est infini.

    Et si ce laboureur s'était cru dépossédé parce que son coffre de pièces d'or avait disparu, aurait-il dû en être désespéré ?

     

    Nous sommes tous riches. 

    Riches de potentialités extraordinaires.

    Riches parce que nous sommes uniques.

    Riches parce que nous vivons.

    Souvent, je suis étonné par le désespoir de personnes qui manquent d'argent.

    Elles se croient pauvres.

    Je leur demande : 

    combien seriez-vous prêt à me vendre votre main gauche? Et votre main droite? Et votre jambe gauche? Bien souvent aucune somme ne serait suffisante pour payer tout cela.

    Le simple fait de vivre est une richesse.

     

     

    Le fait de voir des couleurs, la beauté de la nature est une richesse – demandez à un aveugle.

    Le fait d'entendre les sons, leur harmonie comme leur discorde, de goûter le silence, d'être porté par la musique est une richesse – demandez à un sourd.

    Le fait de pouvoir se déplacer, monter un escalier, sauter, courir est une richesse – demandez à une personne qui est en fauteuil roulant.

    Le fait de pouvoir savourer les goûts, les saveurs, les nuances des aliments est une richesse – demandez à celui qui a perdu le goût.

    Le fait de sentir, d'aimer, de rire, de manger, de toucher, de savoir lire et écrire, d'avoir chaud…

     

     

    La liste de nos richesses quotidiennes, que nous oublions d'apprécier, tant nous sommes hypnotisés par d'autres préoccupations, est bien longue!

     

     

    Nous avons tous, au fond de notre jardin intérieur, un trésor caché, qui vaut beaucoup plus que toutes les pièces d'or du monde…

     

     

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  • extrait du petit Prince de St Ex

     

    «C'est une folie de haïr toutes les roses 

    parce que une épine vous a piqué, 

    d'abandonner tous les rêves 

    parce que l'un d'entre eux ne s'est pas réalisé, 

    de renoncer à toutes les tentatives parce qu'on a échoué... 

    C 'est une folie de condamner toutes les amitiés 

    parce qu'une d'elles vous a trahi, 

    de ne croire plus en l'amour 

    juste parce qu'un d'entre eux a été infidèle, 

    de jeter toutes les chances d'être heureux 

    juste parce que quelque chose 

    n'est pas allé dans la bonne direction. 

    Il y aura toujours une autre occasion, 

    un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. 

    Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ...» 

     

    Antoine de St Exupéry 

    Le petit prince

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  •  

     

    Voici quelques mots d’excuses de parents d’élèves (recopiés avec les fautes d’orthographe…)

     

    ===============================================================

     

    Monsieur,

    Paul est tombé hier soir de bicyclette ; il a eu le front ouvert et le pantalon déchiré. Le docteur l’a recousu et je vous le renverrai quand il sera repassé.

     

    Mes respects.

     

    * * *

     

    Madame,

    Irène sait déchirer la jambe a un fil de ronce. Je lui ai mit de l’alcool et une bande vieille peau autour.

    Je vous demanderai qu’elle ne joue pas à la récréation.

     

    Merci

     

    * * *

     

    Madame,

    Ma fille ne peut pas aller à l’école.

    Elle va du haut et du bas.

    Quand elle ira plus elle ira.

     

    * * *

     

    Messieur,

    Je n’est pas comprit que Gérard aille un zéro en composition d’orthographe alor qu’ici il a pas de fotes dans les dictés qu’ont lui fé fer a la maison. Veullé revoir sa copie.

    Remerciement.

     

    * * *

     

    Monsieur l’instituteur,

    Ses notes à Bernard descende tout les mois.

    C’est vous qui devené plus sévère ou c’est lui qui deviens paresseux.

    Dites le nous pour qu’on ces vice vite.

     

    * * *

     

    Monsieur,

    Vu que Léon a le ver solitaire, veuillez l’autoriser à manger son cent d’ouiches à la récréation.

     

    Merci.

     

    * * *

     

    Madame,

    Mireille est rentrée hier soir avec une bonne grippe.

    Je lui ai fait garder le lit et lui ai donné un bon grog avec un sexe de citron. Si cela lui fait de l’effet, je la renverrai vendredi.

     

    * * *

     

    Mademoiselle,

    Veuillez excusez ma fille Carmela de s’être apsenté car elle avait la fievre et le rhum !

     

    * * *

     

    Monsieur,

    Ma mère étant au plus mal, j’ai gardé le petit devant l’extrait montion. Je vous envoie le certificat médical de sa grand-mère.

    Ne lui dites rien, je vous prie. La mort le punira assez.

     

    * * *

     

    Monsieur le Directeur,

    Norbert s’est électrifié en reparant une lampe s’est pourquoi il a une ampoule à sa main bande dont je vous mets au courant.

     

    * * *

     

    Monsieur,

    Serge s’est ouvert le talon de la main avec le couvercle d’une boite de conserve. Quand il sera siquatrisé, je vous l’enverrait de nouveau.

     

    * * *

     

    Monsieur le maitre d’école,

    L’ane etant malade veiller autorisé mon fil a le remplacé pour la journée de demain. Ca m’obligerait a cause des foins.

    Merci.

     

    * * *

     

    Monsieur,

    Joseph ma porter les fotos. elle sont toute noire.

    Tacher de tirer ca au clair sinon jan veu pas.

    (NB. – Il s’agissait de négatifs en vue d’un tirage groupé)

     

    * * *

     

    Monsieur,

    Louis a été empoisoné par de la creme au oeufs pas frais et moi aussi ainsi que mon mari. Je ne vous envoie donc qu’Isabelle aujourd’hui. Elle na rien parce qu’elle a eu la chance d’etre puni et privé de dessert.

     

    Vous êtes toujours invité à la maison avec madame.

    Je vous diré le jour quand ca ira mieux pour nous.

     

    * * *

     

    Mademoiselle,

    Paulette a manqué hier pour cause qu’on déménagai. Rendai lui son mot car ji ai marquer les comission derriere pour ce

    soir. Elle sen rapelera pas sans ca.

     

    Merci.

     

    * * *

     

    Mireille est restée à la maison ces derniers jours car elle n’est pas dans son assiette ; je crois que c’est l’agin gras (l’âge ingrat) qui commence !

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  • Dis-moi un mot, fais-moi un geste.

     

    Dis-moi un mot, fais-moi un geste

    Tu vois j'ai fait le premier pas

    Bien sûr je n'ai pas dit « je t'aime »

    Mais pourtant je chante pour toi

    Parce qu' il y a dans ton sourire

    Un monde que je ne connais pas

    Et comme c'est trop peu de le dire

    Je voudrais le vivre avec toi.

     

    J'aimerais t'écrire des poèmes

    Sur des mots que j'inventerais

    Des mots plus forts que des « je t'aime »

    Des mots que toi tu comprendrais

    Puis me perdre dans ton regard

    Me laisser aller au bonheur

    Oublier s'il est tôt ou tard

    Perdre toute notion de l'heure.

     

    Dis-moi un mot, fais-moi un geste

    C'est peu et beaucoup à la fois

    Et si c'est tout ce qu'il nous reste

    J'aurai quelques regrets, je crois

    Et je garderai dans mes rêves

    Le plus beau souvenir de toi

    Où tu me dis du bout des lèvres

    Tous ces mots que l'on dit tout bas.

     

    Moi j'ai besoin d'aimer pour vivre

    J'ai tant besoin de ton amour

    Et pas seulement pour survivre

    Mais pour exister au grand jour

    Moi j'ai besoin de la tendresse

    Que tu as jusqu'au bout des doigts

    Pour échapper à ma détresse

    Et reprendre confiance en moi

     

    Dis-moi un mot, fais-moi un geste

    Même si cela ne se fait pas

    Dans cette vie qu'est-ce qu'il nous reste

    De beau si l'on ne s'aime pas

     

    Dans cette vie qu'est-ce qu'il nous reste

    De beau si l'on ne s'aime pas

     

    Pierre Coutreau - juillet 1987

     

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  •   Le Petit Prince

    Chapitre 21.

    C'est alors qu'apparut le renard.

    -Bonjour, dit le renard.

    -Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se tourna mais ne vit rien.

    -Je suis là, dit la voix, sous le pommier.

    -Qui es-tu? dit le petit prince. Tu es bien joli...

    -Je suis un renard, dit le renard.

    -Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...

    -Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.

    -Ah! Pardon, fit le petit prince.

    Mais après réflexion, il ajouta :

    -Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?

    -Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu?

    -Je cherche les hommes, dit le petit prince.Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?

    -Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant! Il élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules?

    -Non, dit le petit prince. Je cherche des amis.Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?

    -C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ca signifie "Créer des liens..."

    -Créer des liens?

    -Bien sûr,dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...

    -Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé...

    -C'est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses...

    -Oh! ce n'est pas sur la Terre, dit le petit prince. Le renard parut très intrigué :

    -Sur une autre planète ?

    -Oui.

    -Il y a des chasseurs sur cette planète-là ?

    -Non.

    -Ca, c'est intéressant! Et des poules ?

    -Non.

    -Rien n'est parfait, soupira le renard.

    Mais le renard revint à son idée :

    -Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appelera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde! Tu vois, là-bas, les champs de blé? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...

    Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince :

    -S'il te plaît... apprivoise-moi! dit-il.

    -Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.

    -On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Il achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi!

    -Que faut-il faire? dit le petit prince.

    -Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'oeil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...

    Le lendemain revint le petit prince.

    -Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. À quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrira le prix du bonheur! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le coeur... il faut des rites.

    -Qu'est-ce qu'un rite? dit le petit prince.

    -C'est quelque chose trop oublié, dit le renard. C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village. Alors le jeudi est jour merveilleux! Je vais me promener jusqu'à la vigne. Si les chasseurs dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient tous, et je n'aurais point de vacances.

    Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure du départ fut proche :

    -Ah! dit le renard... je pleurerai.

    -C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise...

    -Bien sûr, dit le renard.

    -Mais tu vas pleurer! dit le petit prince.

    -Bien sûr, dit le renard.

    -Alors tu n'y gagnes rien!

    -J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.

    Puis il ajouta :

    -Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d'un secret.

    Le petit prince s'en fut revoir les roses.

    -Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisées et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.

    Et les roses étaient gênées.

    -Vous êtes belles mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c'est elle que j'ai écouté se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c'est ma rose.

    Et il revint vers le renard :

    -Adieu, dit-il...

    -Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.

    -L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.

    -C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.

    -C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... fit le petit prince, afin de se souvenir.

    -Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...

    -Je suis responsable de ma rose... répéta le petit prince, afin de se souvenir.

     

    Antoine de Saint Exupery.

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