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    Les oiseaux

     

    Montez, montez, oiseaux, à la fange rebelles,

    Du poids fatal les seuls vainqueurs !

    A vous le jour sans ombre et l’air, à vous les ailes

    Qui font planer les yeux aussi haut que les coeurs !

    Des plus parfaits vivants qu’ait formés la nature,

    Lequel plus aisément plane sur les forêts,

    Voit mieux se dérouler leurs vagues de verdure,

    Suit mieux des quatre vents la céleste aventure,

    Et regarde sans peur le soleil d’aussi près ?

    Lequel sur la falaise a risqué sa demeure

    Si haut qu’il vît sous lui les bâtiments bercés ?

    Lequel peut fuir la nuit en accompagnant l’heure,

    Si prompt qu’à l’occident les roseaux qu’il effleure,

    Qnand il touche au levant, ne sont pas redressés ?

    Fuyez, fuyez, oiseaux, à la fange rebelles,

    Du poids fatal les seuls vainqueurs !

    A vous le jour, à vous l’espace ! à vous les ailes

    Qui promènent les yeux aussi loin que les coeurs !

    Vous donnez en jouant des frissons aux charmilles ;

    Vos chantres sont des bois le délice et l’honneur ;

    Vous êtes, au printemps, bénis dans les familles :

    Vous y prenez le pain sur les lèvres des filles ;

    Car vous venez du ciel et vous portez bonheur.

    Les pâles exilés, quand vos bandes lointaines

    Se perdent dans l’azur comme les jours heureux,

    Sentent moins l’aiguillon de leurs superbes haines ;

    Et les durs criminels chargés de justes chaînes

    Peuvent encore aimer, quand vous chantez pour eux.

    Chantez, chantez, oiseaux, à la fange rebelles,

    Du poids fatal les seuls vainqueurs !

    A vous la liberté, le ciel ! à vous les ailes

    Qui font vibrer les voix aussi haut que les coeurs !

     

    René-François Sully Prudhomme,

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    Être jeune

     

     

     

    La jeunesse n’est pas une période de la vie,

     

    elle est un état d’esprit, un effet de volonté,

     

    une qualité de l’imagination,

     

    une intensité émotive,

     

    une victoire du courage sur la timidité,

     

    du goût de l’aventure sur l’amour du confort.

     

     

     

    On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’année :

     

    On devient vieux parce qu’on a déserté son idéal.

     

    Les années rident la peau ;

     

    renoncer à son idéal ride l’âme.

     

    Les préoccupations, les doutes, les craintes

     

    sont les ennemis qui lentement, nous font pencher vers la terre

     

    et devenir poussière avant la mort.

     

     

     

    Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille.

     

    Il demande comme l’enfant insatiable : et après ?

     

    Il défie les évènements et trouve la joie au jeu de la vie.

     

     

    Vous êtes aussi jeune que votre foi.

     

    Aussi vieux que votre doute.

     

    Aussi jeune que votre confiance en vous-même.

     

    Aussi jeune que votre espoir.

     

    Aussi vieux que votre abattement.

     

     

    Vous resterez jeune tant que

     

    vous resterez réceptif.

     

    Réceptif à ce qui est beau, bon et grand.

     

    Réceptif aux messages de la nature.

     

    De l’homme et de l’infini.

     

     

    Si un jour, votre cœur allait être mordu

     

    par le pessimisme et rongé par le cynisme,

     

    puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.

     

     

    Général Douglas Mac Arthur (1880-1964)

     

     

     

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