•  

    Être jeune

     

     

     

    La jeunesse n’est pas une période de la vie,

     

    elle est un état d’esprit, un effet de volonté,

     

    une qualité de l’imagination,

     

    une intensité émotive,

     

    une victoire du courage sur la timidité,

     

    du goût de l’aventure sur l’amour du confort.

     

     

     

    On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’année :

     

    On devient vieux parce qu’on a déserté son idéal.

     

    Les années rident la peau ;

     

    renoncer à son idéal ride l’âme.

     

    Les préoccupations, les doutes, les craintes

     

    sont les ennemis qui lentement, nous font pencher vers la terre

     

    et devenir poussière avant la mort.

     

     

     

    Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille.

     

    Il demande comme l’enfant insatiable : et après ?

     

    Il défie les évènements et trouve la joie au jeu de la vie.

     

     

    Vous êtes aussi jeune que votre foi.

     

    Aussi vieux que votre doute.

     

    Aussi jeune que votre confiance en vous-même.

     

    Aussi jeune que votre espoir.

     

    Aussi vieux que votre abattement.

     

     

    Vous resterez jeune tant que

     

    vous resterez réceptif.

     

    Réceptif à ce qui est beau, bon et grand.

     

    Réceptif aux messages de la nature.

     

    De l’homme et de l’infini.

     

     

    Si un jour, votre cœur allait être mordu

     

    par le pessimisme et rongé par le cynisme,

     

    puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.

     

     

    Général Douglas Mac Arthur (1880-1964)

     

     

     

    Partager via Gmail

    2 commentaires
  •  

     

    Victor HUGO

    1802 - 1885

    A un poète

    Ami, cache ta vie et répands ton esprit.

     

    Un tertre, où le gazon diversement fleurit ;

    Des ravins où l'on voit grimper les chèvres blanches ;

    Un vallon, abrité sous un réseau de branches

    Pleines de nids d'oiseaux, de murmures, de voix,

    Qu'un vent joyeux remue, et d'où tombe parfois,

    Comme un sequin jeté par une main distraite,

    Un rayon de soleil dans ton âme secrète ;

    Quelques rocs, par Dieu même arrangés savamment

    Pour faire des échos au fond du bois dormant ;

    Voilà ce qu'il te faut pour séjour, pour demeure !

    C'est là, - que ta maison chante, aime, rie ou pleure, -

    Qu'il faut vivre, enfouir ton toit, borner tes jours,

    Envoyant un soupir à peine aux antres sourds,

    Mirant dans ta pensée intérieure et sombre

    La vie obscure et douce et les heures sans nombre,

    Bon d'ailleurs, et tournant, sans trouble ni remords,

    Ton coeur vers les enfants, ton âme vers les morts !

    Et puis, en même temps, au hasard, par le monde,

    Suivant sa fantaisie auguste et vagabonde,

    Loin de toi, par delà ton horizon vermeil,

    Laisse ta poésie aller en plein soleil !

    Dans les rauques cités, dans les champs taciturnes,

    Effleurée en passant des lèvres et des urnes,

    Laisse-la s'épancher, cristal jamais terni,

    Et fuir, roulant toujours vers Dieu, gouffre infini,

    Calme et pure, à travers les âmes fécondées,

    Un immense courant de rêves et d'idées,

    Qui recueille en passant, dans son flot solennel,

    Toute eau qui sort de terre ou qui descend du ciel !

    Toi, sois heureux dans l'ombre. En ta vie ignorée,

    Dans ta tranquillité vénérable et sacrée,

    Reste réfugié, penseur mystérieux !

    Et que le voyageur malade et sérieux

    Puisse, si le hasard l'amène en ta retraite,

    Puiser en toi la paix, l'espérance discrète,

    L'oubli de la fatigue et l'oubli du danger,

    Et boire à ton esprit limpide, sans songer

    Que, là-bas, tout un peuple aux mêmes eaux s'abreuve.

     

    Sois petit comme source et sois grand comme fleuve.a

    Partager via Gmail

    3 commentaires
  • beaux textes a méditer

     

    Les voix

     

     

     

    N’y aurait-il alors que cette voix profonde

     

    perçue jadis dans la forêt d’enfance

     

    et le jardin d’amour et la rivière

     

    et la seule maison vive dans la mémoire

     

    où les femmes tissaient les mots de la légende

     

    voix venue de temps immémoriaux,

     

    passant de bouche en bouche

     

    et qui, dans le brouillard, nommait les dieux,

     

    car tout alors baignait dans l’absolue beauté

     

    de leur présence.

     

    Et ils couraient dans les moissons,

     

    mangeaient le pain,

     

    dormaient sur notre paille,

     

    tendres et familiers.

     

    C’est en musique désormais que leurs voix

     

    et la voix des femmes se prolongent

     

    et s’efforcent vers nous,

     

    vers l’espérance de nos cœurs.

     

    Et c’est alors qu’il faut saisir,

     

    aimer, bercer cette parole

     

    dans la naissance du poème.

     

     

     

    Jean Joubert

     

    Extrait du livre : « Les voix du poème »

     

    =====

     

     

    Recette

     

    Le jour où vous serez dans votre bonne assiette

     

    procurez-vous:

     

    un paquet d'alphabets en vrac,

     

    Douze cuillerées à soupe de brise vanillée

     

    un quartier de lune rousse

     

    un zeste de sentiment (au choix)

     

    750 grammes de rêve

     

    10 centilitres d'Alcool (l’Apollinaire est recommandé)

     

    (ou 20 centilitres si vous voulez donner leur part aux anges)

     

    une pincée de virgules

     

    Mélangez le tout

     

    Faites chauffer 2 heures à 37° 5

     

    Goûtez! (Si trop d'amertume, faites fondre une vieille histoire

     

    d'amour et glacez le tout)

     

    Dégustez votre poème avec quelques amis, mais un conseil :

     

    Ne les gavez pas !

     

    Jean François Agostini

     

    (Extrait de Qu’est-ce qui mijote dans ma marmite à mots)

     

     

     

     

     

    Partager via Gmail

    1 commentaire
  • LE LOUP/L'ENFANT ET L'ETOILE

     

    Le loup dit à l’enfant : ce que je sais des étoiles, petit d’homme, je vais te le confier.

    La vérité se trouve dans l’amour et l’amour est une étoile.

    C’est lorsque l’on cesse de chercher son étoile que l’on devient vieux.

    Le ver de terre, s’il est amoureux, est beaucoup plus proche des étoiles que l’aigle, si l’aigle n’aime pas.

    Sais-tu quel est le plus grand des bonheurs ?

    C’est d’apprendre, le jour où l’on découvre son étoile, qu’elle aussi te cherchait.

    Les étoiles ne sont pas muettes, tu le sais bien, toi, les étoiles parlent.

    L’homme ne les entend pas, mais un enfant oui, un loup aussi.

    L’homme pourrait comprendre le langage des étoiles s’il connaissait le silence des loups.

    Je sais aussi, petit d’homme que chaque être qui naît, naît en même temps que son étoile.

    Plus cet être, au cours de sa vie, sera capable d’amour, plus son étoile scintillera.

    Quand il mourra, son étoile lui survivra et sa lumière parlera de lui. Elle sera sa mémoire.

    Retiens aussi cela, petit d’homme, l’étoile qui brille si fort et qui te semble inaccessible n’est peut-être que le reflet d’une étoile que tu portes en toi.✨

     

    Jean-Paul SERMONTE

    Partager via Gmail Pin It

    2 commentaires
  • poésies choisies pour vous 

     J'arrive où je suis étranger

    Poète : Louis Aragon (1897-1982)

    Recueil : La Diane française (1944).

     

    Rien n'est précaire comme vivre 

    Rien comme être n'est passager 

    C'est un peu fondre pour le givre 

    Et pour le vent être léger 

    J'arrive où je suis étranger 

    Un jour tu passes la frontière 

    D'où viens-tu mais où vas-tu donc 

    Demain qu'importe et qu'importe hier 

    Le coeur change avec le chardon 

    Tout est sans rime ni pardon 

    Passe ton doigt là sur ta tempe 

    Touche l'enfance de tes yeux 

    Mieux vaut laisser basses les lampes 

    La nuit plus longtemps nous va mieux 

    C'est le grand jour qui se fait vieux 

    Les arbres sont beaux en automne 

    Mais l'enfant qu'est-il devenu 

    Je me regarde et je m'étonne 

    De ce voyageur inconnu 

    De son visage et ses pieds nus 

    Peu a peu tu te fais silence 

    Mais pas assez vite pourtant 

    Pour ne sentir ta dissemblance 

    Et sur le toi-même d'antan 

    Tomber la poussière du temps 

    C'est long vieillir au bout du compte 

    Le sable en fuit entre nos doigts 

    C'est comme une eau froide qui monte 

    C'est comme une honte qui croît 

    Un cuir à crier qu'on corroie 

    C'est long d'être un homme une chose 

    C'est long de renoncer à tout 

    Et sens-tu les métamorphoses 

    Qui se font au-dedans de nous 

    Lentement plier nos genoux 

    Ô mer amère ô mer profonde 

    Quelle est l'heure de tes marées 

    Combien faut-il d'années-secondes 

    À l'homme pour l'homme abjurer 

    Pourquoi pourquoi ces simagrées 

    Rien n'est précaire comme vivre 

    Rien comme être n'est passager 

    C'est un peu fondre pour le givre 

    Et pour le vent être léger 

    J'arrive où je suis étranger.

     

    Louis Aragon.

     

    ===

    Titre : À Jeanne

    Poète : Victor Hugo (1802-1885)

    Recueil : Les chansons des rues et des bois (1865).

     

    Ces lieux sont purs ; tu les complètes. 

    Ce bois, loin des sentiers battus, 

    Semble avoir fait des violettes, 

    Jeanne, avec toutes tes vertus.

     

    L'aurore ressemble à ton âge ; 

    Jeanne, il existe sous les cieux 

    On ne sait quel doux voisinage 

    Des bons coeurs avec les beaux lieux. 

     

    Tout ce vallon est une fête 

    Qui t'offre son humble bonheur ; 

    C'est un nimbe autour de ta tête ; 

    C'est un éden en ton honneur. 

     

    Tout ce qui t'approche désire 

    Se faire regarder par toi, 

    Sachant que ta chanson, ton rire, 

    Et ton front, sont de bonne foi. 

     

    Ô Jeanne, ta douceur est telle 

    Qu'en errant dans ces bois bénis, 

    Elle fait dresser devant elle 

    Les petites têtes des nids.

     

    Victor Hugo.

     

     

     

     

     

     

    Partager via Gmail

    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique